Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Sainte Jeanne de Chantal

Sainte Jeanne de Chantal

Bourguignonne, jeune veuve, mère de quatre enfants. Son tempérament passionné et généreux l’a lancée dans une quête ardente de Dieu. Elle apprendra à vivre pas à pas une sainteté à partir de cette réalité et non de ses rêves dans un abandon total à Dieu… jusqu’à la réalisation d’une grande œuvre !

Quelques repères biographiques

• 23 janvier 1572 : naissance à Dijon
• 28 décembre 1592: mariage avec Christophe de Rabutin Chantal
• Eté 1601 : décès accidentel de son mari
• 5 mars 1604 : 1ère rencontre de Jeanne de Chantal et François de Sales à Dijon
• 6 juin 1610 : fondation de la Visitation Ste Marie à Annecy
• 13 décembre 1641 : décès à la Visitation de Moulins
• 16 juillet 1767 : canonisation

Jeunesse de Jeanne

Jeanne-Françoise Frémyot naît le 23 janvier 1572, à Dijon, dans une famille de la noblesse de robe (magistrature).

Elle y reçut l’éducation que recevaient alors les jeunes filles de son rang : les former « aux belles manières » était le but principal.

Mais surtout, elle eut, en la personne de son père (sa mère était morte en 1573), un catéchiste érudit et un modèle de droiture et de ferveur. Son père la « donne » en mariage à Christophe de Rabutin, baron de Chantal, appartenant à la noblesse d’épée. Le mariage est célébré le 29 décembre 1592.

La Baronne de Chantal

Après son mariage, Jeanne s’installe au château de Bourbilly (près de Semur). La vie des seigneurs de Bourgogne se partageait en deux saisons très différentes : en automne et hiver, ils demeuraient sur leurs terres, menant une vie remplie de divertissements, au printemps et en été, ils étaient à la guerre ou à la Cour. A vingt ans, Jeanne se voit confier la gestion du domaine et se révèle « femme de tête » sachant compter, gouverner, régenter choses et gens « avec une gracieuse fermeté »

Elle assistait chaque jour à la messe et s’occupait des pauvres du village. Quand son mari était absent, elle restreignait sa vie mondaine autant que possible, car son cœur était déjà partagé entre les premiers attraits d’être « toute à Dieu » et l’amour-passion pour son « cher mari ». De l’union de Christophe et de Jeanne naquirent six enfants dont deux moururent à la naissance.

En 1601, parti à la chasse, M. de Chantal fut blessé accidentellement par son cousin. La présence de ses quatre enfants sauva Jeanne du désespoir, mais il faudra toute la patiente fermeté de François de Sales pour qu’elle parvienne à assumer ce décès et pardonner au « meurtrier », cinq années plus tard.

Jeanne Fremyot, veuve du baron de Chantal
  • Après être restée un certain temps à Bourbilly, revenue à Dijon chez son père, avec ses enfants, Jeanne choisit malencontreusement un directeur spirituel plutôt tyrannique qu’éclairé.

    A l’automne 1603 son beau-père exige qu’elle vienne vivre chez lui à Monthelon. Elle y souffre beaucoup sous l’emprise d’une servante-maîtresse qui règne au château.

    Le père de Jeanne l’invite à Dijon pour écouter l’évêque de Genève qui prêche le Carême en 1604. C’est alors que survint dans sa vie François de Sales et que va naître une merveilleuse amitié spirituelle.

    Cette première rencontre devait être suivie de plusieurs autres avant que François dévoile à Jeanne le « projet de Dieu » sur elle.

    Une 1ère grande étape fut franchie le 15 octobre 1609

    Lors d’une « rencontre » avec le père et le frère de Jeanne, François de Sales plaida résolument pour la « vocation » de celle-ci et parvint à dissiper toutes les objections. François l’aida en promettant que, pendant quelques années, elle pourrait se rendre en Bourgogne si cela était nécessaire pour le bien de sa famille.

    2ème étape : les « adieux » 29 mars 1610

    Jeanne de ChantalCe jour-là, ses proches se réunirent chez son père, le Président Frémyot, avec beaucoup d’émotion. A la fois bouleversée et courageuse Jeanne les embrassa l’un après l’autre.

    Jeanne de Chantal se mit alors à genoux pour recevoir la bénédiction de son père : « Il ne m’appartient pas, ô mon Dieu de trouver à redire à ce que votre Providence a conclu en son décret éternel ; j’y acquiesce de tout mon cœur, et consacre de mes propres mains, sur l’autel de votre volonté, cette unique fille, qui m’est aussi chère qu’Isaac était à votre serviteur Abraham. » Sur cela, il fit lever cette chère fille, et lui donnant le dernier baiser de paix : « Allez donc, dit-il, ma chère fille, où Dieu vous appelle, et arrêtons tous deux le cours de nos justes larmes, pour faire plus d’hommage à la divine volonté, et encore afin que le monde ne pense point que notre constance soit ébranlée. »

    Jeanne quitta donc Dijon, ce 29 mars, pour arriver à Annecy le 4 avril. Elle était accompagnée de ses deux filles, (Marie-Aimée et Françoise) de Jeanne-Charlotte de Bréchard. Jacqueline Favre les rejoignit à Annecy.

De qui sainte Jeanne de Chantal est-elle la patronne ?

Parce qu’elle était très engagée à aider les plus démunis, sainte Jeanne Françoise de Chantal est la patronne et la protectrice des personnes oubliées et des repris de justice. Elle est aussi la patronne des mères de famille et des veuves, deux états de vie qu’elle a connus avant de devenir religieuse. Enfin, les femmes portant le prénom de Jeanne, France, Françoise, Francine et Chantal peuvent la choisir comme patronne.

Prière de Sainte Jeanne de Chantal : acte d'abandon

Comme vous étiez, Ô Très Sainte Mère,
le vaisseau le plus grand, le plus capable, le plus digne du monde,
Vous fûtes aussi, plus que nul autre, remplie de l’amertume
et du breuvage d’angoisse que Votre Bien-Aimé
avalait en ce lieu de tourment.
Ah ! Que m’apprend cela, sinon à recevoir les tribulations
comme une chose partagée avec l’Époux ?
Ô Mère très pure, Vous nous appelez en disant :
« hé, venez, mes filles, que vos cœurs soient des vaisseaux tout vides
et Mon Fils y versera la rosée dont Son Chef est couvert,
dont Sa tête est emperlée et se convertiront
en perles de consolation. »
Ma très douce Mère, faites-moi donc la Grâce
que, désormais, je reçoive toutes les petites occasions
d’humiliation, de souffrance et d’abjection
comme des petites gouttelettes distillées
de cette chevelure Précieuse.
Ainsi soit-il.

Neuvaine de “Prière à Dieu” par l’intercession de Sainte Jeanne de Chantal

De la vie de Sainte Jeanne de Chantal

Sainte Jeanne de Chantal a vécu au 16ème siècle. Elle perd ses parents, très jeune. Son mari meurt alors qu’elle n’a que 29 ans. Elle élève alors ses enfants, tout en s’occupant des plus pauvres. Elle mène une vie de foi intense avant de fonder, avec saint François de Sales, l’ordre de la Visitation. Elle a été canonisée en 1767.
 

Dans la paroisse de Sainte Jeanne de Chantal

Une neuvaine de prière à Dieu *** par l’intercession de sainte Jeanne de Chantal est instaurée au sein de notre paroisse. Les étapes de la vie de sainte Jeanne nous montrent le chemin pour adresser notre prière à Dieu à l’intention des enfants, des adolescents, des parents, des veufs, des prêtres et consacrés, des affligés, des personnes seules, des démunis, des malades.
 

*** La Neuvaine, une tradition

Cette pratique de dévotion, qui consiste à offrir à Dieu une prière, étalée sur neuf jours de suite à une intention particulière, est une tradition séculaire catholique. Elle semble avoir son origine dans la prière des Apôtres et de la Vierge Marie réunis à Jérusalem pendant neuf jours après l’Ascension, dans l’attente de l’Esprit Saint (Act. 2, 1). Image de la prière de l’Église, la neuvaine exprime aussi un désir, une attente.
Le chiffre 9, qui n’a aucun caractère magique, est symbolique de la continuité, de la persévérance et de la plénitude (multiplication du chiffre trois par trois, qui représente la perfection des Personnes divines de la Trinité).
La neuvaine est une réponse humble et fervente à la proposition de Jésus, tant de fois exprimée :
« Demandez, et l’on vous donnera… frappez, et l’on vous ouvrira…» [Mat. 7,7 – LUC 11,9]
« Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez» [M»t .21.22]
« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai» [Jean 14,13]
Les litanies

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte-Trinité, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Jeanne-Françoise, très digne Mère de l’Ordre de la Visitation, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, victime du Divin Amour, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, la joie et la couronne de Saint-François de Sales, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, ferme colonne de l’Ordre de la Visitation, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, demeure des délices de l’Époux, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, très pleine de foi, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, fidèle imitatrice de la Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, holocauste d’une très agréable odeur, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, très affectionnés à la vie intérieure, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, lampe ardente et luisante, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, martyre d’amour, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, notre avocate auprès de Dieu, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, conductrice fidèle des brebis de Jésus-Christ, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, palme très féconde, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, qui n’avez pas mangé votre pain dans l’oisiveté, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, remplie de la science des Saints, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, Mère féconde des épouses de Jésus-Christ, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, pénétrée d’une douce crainte du Seigneur, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, blessée de l’Amour de Jésus-Christ, priez pour nous.
Sainte Jeanne-Françoise, zélatrice très ardente du culte de Dieu, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

V/ Sainte Jeanne-Françoise, priez pour nous.
R/ Afin que nous servions Dieu en esprit et en vérité.

PRIONS
Dieu Tout-Puissant et tout Miséricordieux qui, après avoir embrasé la bienheureuse Jeanne-Françoise du feu de Votre Amour, l’avez, dans les différents états de sa vie, douée d’une admirable force d’esprit pour se conduire dans la voie de la perfection et qui, par elle, avez voulu enrichir l’Église d’une nouvelle famille, faites, par ses mérites et ses prières que, connaissant toute notre faiblesse et comptant sur Votre Puissance, nous surmontions, par le secours de Votre Grâce, tout ce qui peut nous être contraire. Par notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Merci au site de La Visitation pour les informations ci dessus

La vie de sainte jeanne de chantal en 7 tableaux

Le transept gauche de l’église accueille désormais une chapelle dédiée a Sainte Jeanne de Chantal. Les reliques de la sainte sont placées à l’intérieur de la statue équestre. Sur le mur figurent les principales étapes de la vie de Sainte Jeanne de Chantal :

– l’enfance
– sa vie de jeune mariée et de mère de famille,
– Jeanne de Chantal, pierre angulaire de l’ordre de la Visitation,
– la vision de son directeur de conscience,
– sa rencontre avec Saint François de Sales,
– Jeanne de Chantal, maître d’œuvre de ses monastères,
– la mort de sainte Jeanne de Chantal.

Tableau n°1 - La petite Jeanne jette les bonbons au feu

Contexte historique et familial

Née à Dijon le 23 janvier 1572, au temps des guerres de religion, Jeanne n’a pas connu sa mère, décédée lorsqu’elle avait quinze mois. Elle reçoit de son père, Bénigne Frémyot, président du Parlement de Dijon, une excellente éducation chrétienne, source de sa foi.
Bénigne Frémyot lui fait prendre conscience du commandement d’amour du prochain : « Si je n’aimais pas les pauvres, il me semble que je n’aimerais pas Dieu ».

Dieu Père, Jeanne le rencontre tout au long de sa vie. Elle en a la révélation dans le comportement de son propre père, qui sait l’accueillir dans les nombreuses épreuves qui ne l’ont pas épargnée.

« La tendresse de son père était le signe de la tendresse de Dieu… » a pu dire le père François Mercier, recteur et aumônier du monastère de la Visitation à Annecy à la fin du XXème siècle.

La scène
Nous sommes à Dijon à la fin du XVIème siècle.
Jeanne s’élance dans la pièce où se trouvent en conversation des invités catholiques et réformés auxquels le président du Parlement ouvre ses portes, en dépit de cette période d’affrontement.
« Voici des amandes glacées pour vous, Jeanne », propose l’un des invités appartenant à la Réforme.
Les adultes engagent une discussion au sujet de l’Eucharistie. « Moi je ne peux pas croire que Jésus soit réellement présent dans le Saint Sacrement », annonce l’ami de son père.
Soudain Jeanne, âgée seulement de cinq ans et qui a pourtant attentivement écouté cette discussion, jette les dragées dans la cheminée en lui déclarant : « Je ne veux pas de vos sucreries, parce que vous ne dites pas la vérité ! Si vous ne le croyez pas, vous faites de Jésus un menteur ! ». Et elle entreprend de faire changer sa position.
La scène illustre, de façon plaisante, son sens des petits sacrifices et sa maturité précoce.
« Il faut croire, Monsieur, que Jésus est au Saint Sacrement de l’autel, puisqu’il l’a dit ».
Cette exclamation montre la profondeur de l’enseignement paternel et la foi intense qui anime Jeanne.
Cette réflexion est pleine de confiance, d’espérance, d’abandon à Dieu ! Elle exprime la vivacité du désir de témoignage qui l’habite.

Fondement et portée du message de Jeanne de Chantal

Cette certitude prend appui sur la foi des Pères de l’Église.

Commentant le texte de saint Luc (Lc 22, 19) : « Ceci est mon corps qui sera livré pour vous », saint Cyrille (IVème siècle) déclare : « Ne va pas te demander si c’est vrai, mais accueille plutôt avec foi les paroles du Seigneur, parce que Lui, qui est la Vérité, ne ment pas » (in Catéchisme de l’Église Catholique).
Saint Thomas d’Aquin (XIIIème siècle) déclare : « La présence réelle du véritable Corps du Christ et du véritable Sang du Christ dans ce sacrement, on ne l’apprend point par les sens mais par la foi seule, laquelle s’appuie sur l’autorité de Dieu ».

Plus récemment, saint Jean-Paul II écrit : « L’Église et le monde ont grand besoin du culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement de l’amour. Ne mesurons pas notre temps pour aller le rencontrer dans l’adoration, dans la contemplation pleine de foi et prête à réparer les grandes fautes et les grands délits du monde. Que notre adoration ne cesse jamais ! » (Dominicae Cenae).
Dans sa présence Eucharistique, Dieu reste mystérieusement au milieu de nous comme Celui qui nous a aimés et qui s’est livré pour nous.

Que dites-vous de l’attitude de la petite Jeanne ?

Et vous, que dites-vous de la présence réelle ?
N’est-elle pas d’un grand secours dans le monde où nous vivons ?

Tableau n°2 - La baronne de Chantal en famille

Contexte historique et familial

Jeune fille, épouse, mère de famille, veuve et fondatrice d’Ordre, Jeanne ne cesse de répéter : « Père, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux », comme Jésus à Gethsémani.

Jeanne connaît le bonheur humain de l’amour filial pour un père qu’elle vénère. Elle connaît le bonheur de la jeunesse « prête à toutes les folies », comme elle le dit elle-même.

Elle connaît, trop brièvement, la vie de couple faite d’amour partagé et de tendresse, et le bonheur d’avoir mis au monde six enfants ; malheureusement, deux meurent en bas âge.

Après la mort prématurée de son mari elle élève seule ses quatre enfants avec amour, à Bourbilly, puis à Monthelon. Elle prépare soigneusement leur avenir, avec le concours bienveillant et attentif de son père.
À Monthelon, où elle accepte de vivre par soumission à son beau-père selon les usages de l’époque, l’ambiance n’est pas optimale pour qu’elle puisse dire qu’elle y a vécu « sept ans et demi de purgatoire ».

La scène
Jeanne de Chantal, jeune femme, entourée de son mari, le baron Christophe de Rabutin-Chantal, tué en 1601 lors d’un accident de chasse, et de leurs quatre enfants :

Celse-Bénigne, dont l’éducation est confiée à son grand-père Frémyot, et qui est le père de Madame de Sévigné,
Marie-Aimée, mariée à 12 ans avec le plus jeune frère de François de Sales, Bernard de Thorens, et qui vit près de sa mère à Annecy,
Françoise, qui suit sa mère à Annecy, et épouse plus tard Antoine de Toulongeon,
Charlotte, née trois semaines avant la mort de son père, et qui meurt à l’âge de 9 ans.

Telle que nous la décrit mère de Chaugy, sa mémorialiste : « Madame de Chantal était riche de taille, d’un port généreux et majestueux, sa face ornée de grâces, son humeur vive et gaie, son jugement solide… ».
Avec l’aide de Dieu, elle fait face à de nombreux tourments : l’endettement de son mari, la gestion d’un domaine, des deuils répétés, sa vie de veuve commencée à 28 ans, les frasques de son fils, le caractère difficile de son beau-père…
Elle reste toujours fidèle à son devoir d’état.

Fondement et portée du message de Jeanne de Chantal
« Fleuris là où Dieu t’a planté », nous dit sainte Jeanne de Chantal.
La famille est la société naturelle où l’homme et la femme sont appelés au don de soi dans l’amour et dans le don de la vie. C’est à travers elle que, dès l’enfance, on peut apprendre les valeurs morales, commencer à honorer Dieu et à bien user de la liberté.
De même que l’enfant grandit vers sa maturité et son autonomie humaines et spirituelles, il a une vocation singulière qui vient de Dieu, et qui doit s’affirmer tout au long de sa vie.
Il faut se convaincre en effet que la vocation première du chrétien est de suivre Jésus :

« Qui aime père et mère plus que Moi, n’est pas digne de Moi, et qui aime fils ou fille plus que Moi n’est pas digne de Moi » (Mt 10, 37). (In Catéchisme de l’Église Catholique)

Comment Jeanne a-t-elle vécu les nombreux aléas de sa vie familiale ?

Et vous ? Est-ce que la vie de famille est importante à vos yeux ?

Tableau n°3 - Œuvres de Jeanne de Chantal pour les pauvres et les malades

Contexte historique et familial
L‘œuvre de piété où elle parut la plus attentive durant le temps de son mariage fut la miséricorde envers les pauvres, nous dit mère de Chaugy, petite-nièce de Jeanne de Chantal, visitandine comme elle et sa première biographe.
« Toutes nos actions sont oraisons quand nous les faisons pour Dieu ».
Jeanne de Chantal, épouse et mère de famille, souhaite être reliée autant sur le plan spirituel que sur le plan matériel aux paroissiens de toutes conditions de Bourbilly, insistant auprès des membres de sa famille pour que, le dimanche, ils se rendent à la messe du village…
Position de principe assez singulière pour les élites de ce temps, comme le soulignent les historiens, et qui démontre chez la sainte un souci très moderne de l’unité de tous dans la foi en Jésus-Christ. 

La scène
Jeanne de Chantal apparaît habillée de lin et de laine et non de soierie comme d’autres femmes de sa condition pouvaient le faire. Elle distribue soins et aumônes aux malades et aux nécessiteux.
Laissons parler mère de Chaugy :
« L’année de la grande famine, sa charité éclata tout à fait, donnant tous les jours une aumône générale de potage et de pain à tous ceux qui se présentaient, qui étaient en très grand nombre ; les pauvres venant de six et sept lieues à la ronde, chercher leur pain quotidien vers cette soigneuse ménagère, qui voulait faire tous les jours cette distribution elle-même…
…Outre cette charité commune et publique, elle pourvut à la nécessité de plusieurs familles honorables qui avaient honte d’aller aux portes, leur envoyant tous les jours en secret un pain entier, ou un demi-pain, selon le nombre… ».
Manquant de farine et de seigle elle se confie en Dieu, lequel pourvoit à son besoin durant six mois tant que la famine continue et qu’elle persévère à faire l’aumône.
Durant son veuvage, étant retournée vivre chez son beau-père, elle continue à « servir les pauvres, ayant à cet effet une petite chambre écartée, où, en forme de boutique, elle tenait des eaux, onguens et remèdes pour les pauvres et malades qui avaient recours à elle de toutes parts » (Mère de Chaugy).
Ce chemin tourné vers les autres s’accomplit totalement avec l’aide de saint François de Sales par une vie consacrée à Dieu, aux malades et aux pauvres où elle entraînera de nombreuses autres femmes.

« Si je n’aimais pas les pauvres, il me semble que je n’aimerais pas Dieu ».

Fondement et portée du message de Jeanne de Chantal

A l’époque de Jeanne de Chantal et de François de Sales, on pense que la vie évangélique ne peut se vivre qu’en étant retiré du monde. Les livres de spiritualité sont écrits par des religieux, pour des religieux. François de Sales propose la sainteté aux laïcs « qui vivent en ville, en ménage, à la cour, et mènent une vie commune à tout le monde ».

C’est ce que fait Jeanne de Chantal comme laïque dans le monde où elle vit en évangélisant ceux qui la côtoient, en aidant les pauvres, en priant chaque jour, en allant à la messe quotidiennement. L’amour de Dieu doit se vivre dans la situation concrète qui est la nôtre chaque jour.
Comme sainte Jeanne nous y incite : « Cheminons par ces basses vallées des humbles et petites vertus. Nous y verrons des roses entre les épines, les lis de pureté et les violettes de la mortification…Visitons les malades, servons les pauvres, conseillons les affligés, le tout sans empressement, avec une vraie liberté ».

 
« Nous ne pouvons pas toujours offrir à Dieu de grandes choses, mais nous pouvons à tout instant lui en offrir de petites, avec un grand amour ».
 
Prière 
Sainte Jeanne de Chantal,
patronne des sans-abri, embrasée d’une charité ardente,
vous vous faisiez amener les pauvres, les délaissés, les malades,
les infirmes, atteints des maux les plus repoussants,
vous alliez au-devant d’eux, ne vous contentant pas de les nourrir,
de les loger, de les consoler, de leur donner vos soins,
mais nettoyant leurs vêtements et les raccommodant.
Demandez à Dieu pour les plus démunis la grâce de trouver
la chaleur et l’aide concrète de cœurs généreux.

Tableau n°4 - La vision prophétique de Jeanne à cheval

Contexte historique et familial
À Bourbilly (Côte d’Or), en 1601, le mari de Jeanne de Chantal décède accidentellement à la chasse. Jeanne est veuve à 28 ans avec quatre enfants : Celse-Bégnine a 5 ans, Marie-Aimée 2 ans et demi, Françoise 15 mois et Charlotte 3 semaines.
Elle reste dans le domaine de son mari en Côte d’Or jusqu’en 1602, année où son beau-père lui demande de venir s’installer chez lui à Monthelon, en Saône-et-Loire.
Elle y vit avec la servante devenue la maîtresse de son beau-père. Elle éduque ses enfants et ceux de son beau-père.
En mars 1604, intervient sa première rencontre avec François de Sales.

La scène
Comme chaque jour, elle se rend à l’église du village, y suit la messe, mais quitte l’office avant la fin pour obéir à l’exigence de ponctualité de son beau-père.

Lors de l’un de ses trajets à cheval dans la campagne, en bas d’une petite colline se profile la silhouette d’un homme en habit ecclésiastique. Perdue dans ses pensées, ayant toujours avec elle son psautier, lorsqu’elle a cette vision, elle n’en comprend pas à ce moment-là le sens.

 

À Dijon, le 5 mars 1604, elle assiste à une prédication de carême par François de Sales, alors évêque de Genève. Elle reconnaît le personnage dont elle avait eu la vision en 1602. Par ailleurs, François de Sales a en songe la vision nette de Jeanne de Chantal qu’il reconnaît également ce jour-là.
Ils font connaissance par l’intermédiaire du frère de Jeanne de Chantal qui est archevêque de Bourges. Ils s’écrivent régulièrement et forment ensemble un grand projet qu’ils mettront en œuvre avec persévérance malgré tous les obstacles.


« Voilà l’homme bien aimé de Dieu et des hommes entre les mains duquel tu dois reposer ta conscience ».


Fondement et portée du message de Jeanne de Chantal
Elle est un exemple pour nous sur trois chemins de foi :

  • la charité (éducation des enfants, soins et nourriture apportés aux malades et aux pauvres…),
  • l’obéissance (à son père comme enfant, à son beau-père malgré les difficultés familiales, et plus tard à son directeur de conscience),
  • la spiritualité (participation à la messe, prière, méditation).

 

« Qu’importe que nous soyons à la cave ou sur le toit pourvu que partout nous fassions la volonté de Dieu ».

Tableau n°5 - La vocation de Jeanne : la rencontre avec saint François de Sales

Contexte historique et familial
D
ès 1604 apparaît une intimité spirituelle unique entre François de Sales et Jeanne de Chantal, deux êtres d’exception dont les parcours sont jusque-là plutôt éloignés.

La baronne de Chantal a renoncé à se remarier, se sentant attirée par la vie religieuse mais sans savoir sous quelle forme. François de Sales, devenu son directeur de conscience, cherche avec elle sa voie sans la contraindre en aucune manière. Il prépare ainsi Jeanne, qui doit veiller à l’éducation de ses quatre enfants, à découvrir et à choisir le plan de Dieu.

Après quelques années il lui révèle, le 4 juin 1607, le projet qu’il a conçu d’une petite congrégation en dehors de toute clôture qui mettrait l’accent sur la mortification intérieure, rendrait la vie contemplative accessible aux personnes que les austérités n’attirent pas, ou qui n’auraient pu les supporter, notamment les veuves ou jeunes filles infirmes ou de petite santé.

Le 4 juin 1610, en la fête de la Trinité, ce sont trois femmes animées de la même vocation, Jeanne-Françoise de Chantal, Marie-Jacqueline Favre et Jeanne-Charlotte de Bréchard qui inaugurent une vie commune dans la petite maison de la Galerie à Annecy, avec une sœur tourière, Anne-Jacqueline Coste.
François se contente de leur donner une ébauche de Règle et de les bénir « au nom du Père tout-puissant qui les attire, du Fils, éternelle Sagesse, qui les régit, et du Saint Esprit qui les anime de ses amoureuses flammes ».

Le nom des nouvelles religieuses n’étant pas fixé, on les appelle « les sœurs oblates de la Sainte Vierge ». Les postulantes sont bientôt une dizaine. En juin 1616 l’archevêque de Lyon expose le souhait que les sœurs, désormais également implantées dans sa ville, s’abstiennent de sortir pour le soin des malades et soient constituées en un véritable ordre religieux.
Un bref pontifical du 23 avril 1618 érige la Visitation en ordre canonique et le 16 octobre, François, qui en a été chargé par le Saint Siège, met en clôture les visitandines d’Annecy. À la mort de François de Sales en 1622 l’ordre compte treize monastères.


La scène
La scène représente Jeanne de Chantal agenouillée devant saint François de Sales, qui lui remet le livre fondateur qu’est la « Constitution », c’est-à-dire la Règle de l’Ordre de la Visitation, avec cette recommandation :

« Suivez ce chemin ma très chère fille, et faites-le suivre à toutes celles que le ciel a destinées à vos traces ».

Jeanne observe une attitude de parfaite humilité et obéissance.

Tableau n°6 - La Mère de Chantal supervise le chantier d’un monastère

Contexte historique et familial 
En 1610, Jeanne de Chantal quitte Dijon et, le 6 juin de la même année, elle s’installe dans une modeste maison appelée « La Galerie », à Annecy, en compagnie de trois autres femmes, et, très vite, l’Ordre prend la dénomination de « Visitation » (cf. Lc 1- 39 à 56).
Deux femmes enceintes s’émerveillent du don de Dieu que chacune porte en elle. Dieu ne cesse de visiter l’humanité pour lui communiquer Sa vie et Son amour. Voilà l’inspiration qui a conduit à la fondation de l’ordre de la Visitation.

La création de l’Ordre des Visitandines à Annecy, le 6 juin 1610, ouvre un nouveau chapitre de la vie de sainte Jeanne de Chantal.
À cette date rien ne laisse présager l’essor fulgurant d’une institution qui va rayonner dans toute l’Europe catholique du XVIIème siècle.

A la mort de François de Sales, 13 monastères sont établis :

  • Annecy (1610),
  • Lyon (1615), Moulins (1616),
  • Grenoble et Bourges (1618),
  • Paris (1619), Nevers,
  • Orléans, Montferrand (1620),
  • Valence (1621),
  • Saint-Etienne,
  • Belley et
  • Dijon (1622).

À la mort de Jeanne de Chantal, l’Ordre compte 87 monastères. L’expansion se poursuit, en Europe et hors d’Europe, au cours des siècles suivants.
Aujourd’hui, l’Ordre compte dans le monde plus de trois mille religieuses réparties dans 155 monastères.

La scène
Jeanne de Chantal, fondatrice de l’Ordre de la Visitation, examine le plan de construction d’un monastère et la progression du chantier en compagnie de l’architecte, de François de Sales et de Vincent de Paul.
Les monastères sont implantés exclusivement en ville selon les directives du Concile de Trente (1563).

Les Visitandines sont confrontées sur le terrain aux multiples exigences de la vie urbaine selon le vœu de François de Sales : « Rester en contact avec le peuple chrétien, afin de l’aider par nos prières et bons exemples ».

Les ressources financières, mais également humaines, d’un monastère sont souvent mises à rude épreuve pendant les travaux de construction.
Aussi faut-il, en amont du chantier, accorder la plus grande attention à la mise au point du projet architectural. Cela suppose en premier lieu d’établir un budget solide en fonction des ressources de la maison, puis de choisir un entrepreneur ou un architecte compétent et enfin de rédiger le marché en fonction du programme architectural de l’Ordre.

Vitale pour l’épanouissement spirituel de la Communauté, la régularité architecturale, méthodiquement recherchée à l’époque « classique », dépend essentiellement du degré de vigilance des Visitandines.

Clé de voute de l’organigramme conventuel, la supérieure doit être capable de superviser cette étape préalable avec l’aide de ses conseillères comme le stipule leur « Coutumier ».

Les plans d’un monastère se composent d’un bâtiment en façade ouvert au public comprenant la chapelle, et d’une autre partie « cloîtrée », réservée aux religieuses (cloître, salle du chapitre, réfectoire, cellules individuelles…).
Les Visitandines disposent également d’un jardin potager avec un puits pour leur vie quotidienne, et de parterres de fleurs pour décorer la chapelle.
 

« Vous ne sauriez croire combien il y a d’utilité pour l’esprit et pour l’observance à être bâtis »
 
Jésus a fait de Simon
une pierre d’assise
sur laquelle pourra se construire
la communauté chrétienne.
C’est aussi le sens de la mission
confiée par le Seigneur.

Tableau n°7 - La Mère de Chantal rejoint le Père éternel

Contexte historique et familial
Le 11 avril 1641, mère de Chantal se démet de sa charge de supérieure avec l’intention de ne plus jamais la reprendre. Recrue d’épreuves et de deuils, elle aspire au repos. Or la duchesse de Montmorency veut prendre le voile à la Visitation de Moulins des mains de son amie : Jeanne quitte Annecy le 28 juillet 1641.

En août, elle est à Moulins, d’où Anne d’Autriche la fait conduire à Saint-Germain-en-Laye où elle désire s’entretenir avec elle.
De Paris, elle regagne Moulins où, en arrivant, elle doit s’aliter le 8 décembre.
C’est là qu’elle s’éteint le 13 décembre 1641 entourée de ses Filles à qui elle recommande la fidélité et l’union des cœurs.

Son corps est ramené à Annecy, le 30 décembre, et inhumé dans l’église de la Visitation où elle repose aux côtés de son cher François.

Jeanne de Chantal achève sa vie dans la seule pensée de Celui dont elle prononce le nom par trois fois avant de rendre le dernier soupir : « Jésus ! Jésus ! Jésus ! ».

C’est d’un cœur brûlé de l’Amour de Jésus que Jeanne de Chantal a aimé son père, son mari, ses enfants, ses amis, son « unique père » François de Sales, ses filles de la Visitation, les pauvres et jusqu’à ses ennemis.

Sainte Jeanne fait des miracles de son vivant et surtout après sa mort. Elle est béatifiée, le 21 août 1751, et canonisée le 16 juillet 1767 par le pape Clément XIII.

On prie ainsi au jour de sa fête, le 12 août : « Seigneur tu as donné à sainte Jeanne-Françoise de Chantal d’atteindre une haute sainteté à travers différents états de vie… ».
Jeanne est devenue la patronne de toutes les vocations.
 
La scène
Apothéose. Sainte Jeanne de Chantal monte dans la gloire entourée d’anges.
Jeanne de Chantal s’élève au ciel dans un mouvement d’abandon, entourée d’anges. Deux de ces anges sonnent de la trompette, un autre porte la couronne d’épines du Christ et le dernier porte le cœur de Jésus surmonté d’une croix.

« Ma Mère ne voulez-vous pas aller au-devant de l’Époux qui vient ?
Oui mon Père, je m’y en vais ».

C’est au cours d’une messe pour le repos de l’âme de la mère de Chantal, que saint Vincent de Paul voit deux globes de feu symbolisant l’âme de saint François de Sales et celle de sainte Jeanne de Chantal se fondre en un troisième globe de feu représentant la Divinité. Il gardera de cette vision un sentiment intérieur de sainteté de ces deux âmes.
 
Fondement et portée du message de Jeanne de Chantal
Quelques années avant sa mort, sainte Jeanne de Chantal connaît une période de doutes et de tentations qui sont une épreuve pour sa foi, et qui la font souffrir énormément, au point qu’un auteur a pu parler de son « martyre intérieur ».
Cette « crise » est telle que sainte Jeanne, toujours en état de guider efficacement ses sœurs, souhaite laisser sa charge de supérieure afin de pouvoir bénéficier elle-même des conseils d’une autre mère supérieure !
 
 

 


Prière
Sainte Jeanne de Chantal,
vous avez connu la fatigue, l’épreuve et la maladie.
Vous avez soigné et soulagé tant de malades !
Demandez à Dieu notre Sauveur
d’accorder la santé physique et spirituelle
à ces personnes malades qui ont mis en vous leur confiance.
Avec vous, nous nous en remettons à la Volonté du Père
qui agit toujours pour le plus grand bien de ses enfants.
Amen.